Rassemblées par un jeune commandant après la guerre, quelques 8000 œuvres sont aujourd'hui entreposées à Fort Belvoir, à l'abri des regards.
L'une des plus grandes collections d’art nazi au monde se trouve à Fort Belvoir, au Nord de la Virginie, dans un entrepôt de l’armée américaine., a eu l’occasion de s’y rendre avant le début de la pandémie: « C'était comme ouvrir une capsule temporelle d'une époque très sombre », raconte-t-il.
Sur place, il tombe sur des tracts, des dessins, des aquarelles et des tableaux. Beaucoup d’oeuvres sont destinées à la propagande allemande.rajeuni, s'adressant à une foule galvanisée. Le tableau est sombre, seuls les visages des protagonistes sont éclairés, comme touchés par une lumière divine. Deux autres tableaux illustrent par inadvertance le déclin du projet nazi. Le premier, « Hitler au front », a été peint paren 1942, un an après qu'Hitler ait lancé l’invasion de l'Union soviétique. Il dépeint un Führer dynamique entouré de soldats allemands: de jeunes Aryens qui le regardent avec adoration.
Parmi les centaines de pièces de Fort Belvoir, on trouve aussi quatre aquarelles d'Hitler. Ce dernier rêvait de devenir artiste. Mais selon Dexter Filkins, le dessin est fade, sans vision personnelle, « comme quelque chose qui pourrait être accroché dans le bureau d'un dentiste ». Etrangement, l’ensemble des scènes sont vides. « Hitler ne pouvait pas peindre de formes humaines », explique le journaliste.
Dans la vision d’Hitler, les peintres modernistes étaient méprisables. Selon lui, l’art devait célébrer la vie rurale et la famille traditionnelle. En 1937, il déclare ainsi que « le cubisme, le dadaïsme et l'impressionnisme n'ont rien à voir avec le peuple allemand et sont le fruit d’esprits dérangés ».