ANALYSE. La double contre-offensive de l’Ukraine dans le sud et dans le nord-est du pays est pour l’instant un succès. Mais a-t-elle les moyens de remporter une victoire militaire décisive et incontestable ? Par Cyrille Bret, Sciences Po
Six mois après le déclenchement de l'« opération militaire spéciale » russe en Ukraine, le 24 février 2022, le gouvernement de Kiev a engagé, fin août-début septembre, une contre-offensive dans le sud et le nord du pays. Dans la région méridionale de Kherson et dans la zone nord-orientale de Kharkiv, les soldats ukrainiens ont commencé à reprendre du terrain aux troupes russes.
Saisir l'opportunité de la « rentrée diplomatique » Les deux mouvements ont été lancés à un moment essentiel du calendrier stratégique international et régional.
Un « Valmy ukrainien » ? Ces opérations ne répondent pas seulement à un timing soigneusement pensé, elles se déploient aussi dans des champs géographiques et à travers des modes d'action hautement symboliques. Dans les deux opérations, c'est en effet le « peuple en armes » de l'Ukraine qui reconquiert des régions essentielles du territoire national.
En revanche, la contre-offensive conduite dans le nord du pays a, quant à elle, fait jouer au maximum l'effet de surprise.
Dans de nombreux forums politiques, les représentants officiels de l'Ukraine affirment que leur but est la victoire complète contre la Russie. Et ils considèrent tout compromis d'armistice et de paix comme une véritable « trahison » de l'idée nationale ukrainienne.