Emmanuel Macron a pointé du doigt la responsabilité des plateformes dans la diffusion de messages appelant à la violence, ce qui aggrave selon lui les tensions dans les banlieues. En cause : une mauvaise volonté des réseaux sociaux et l'anonymat qui incite à l'irresponsabilité, pointe Alexandre Lazarègue, avocat spécialisé en droit du numérique. Pour La Tribune, il revient sur les blocages qui demeurent dans l'application du droit sur ces plateformes.
Prenant la parole au sujet des émeutes qui se déroulent en France depuis trois jours, Emmanuel Macron a pointé du doigt le « rôle considérable » joué par « les plateformes et les réseaux sociaux », « dans les événements de ces derniers jours ».
ALEXANDRE LAZARÈGUE - Oui. Il existe, en effet, plusieurs textes de loi dans ce but. À l'échelle européenne, le digital service act qui date du 19 octobre 2022 va contraindre les réseaux sociaux, s'ils veulent avoir accès aux 350 millions de consommateur que représente le marché européen, à respecter la loi en leur imposant une réglementation assez rigoureuse.
Lire aussiYouTube, Twitter, TikTok, Facebook: et si le vrai problème était moins leur statut d'hébergeur que leur modèle économique?Les réseaux sociaux représentent un marché très monopolisé occupé par quelques entreprises très puissantes avec lesquelles collaborer n'est pas chose aisée. Nous sommes donc un peu à la merci de ces groupes qu'on peine à contraindre à respecter la loi.
Ils font un peu ce qu'ils veulent car ils n'ont finalement pas intérêt à ce qu'on supprime des messages violents, extrêmes ou radicaux. Le succès de ces plateformes repose sur la radicalité des messages qui y sont échangés. Contrairement à ce qu'ils disent, les réseaux sociaux ne sont pas qu'une boîte aux lettres.
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